La fresque de Jussi TwoSeven illustre un fait historique impliquant des chiens, au cœur de la forêt, entre la Suisse et la France. Le Locle a la particularité d’être une ville frontière, et cette frontière est formée par la rivière, le Doubs, qui serpente entre les falaises et la forêt.

Au XVIIe siècle, la contrebande s’y développe largement, pour échapper aux taxes sur divers produits comme le sel, le sucre, le café, le tabac, les tissus (dentelles et étoffes), la poudre de chasse, les allumettes, les cartes à jouer et bien sûr les montres en or. Tout cela passait sous les sapins… A l’époque, cela constituait un moyen de subsistance pour améliorer le quotidien d’une grande partie de la population condamnée à la misère et à la précarité.

Pour éviter les douaniers, les contrebandiers utilisaient des chiens dressés comme porteurs de marchandises. Le chien a été emmené chez un complice, de l’autre côté de la frontière. Là, il a été gardé un jour ou deux sans nourriture; puis des marchandises ont été attachées autour de son cou et autour de son corps, et il a été relâché au milieu de la nuit. L’animal, affamé, s’empressa de franchir la frontière pour retourner auprès de son maître. Les chiens étaient munis de colliers, voire de petites selles, hérissés de piquants pour que les douaniers ne puissent pas les saisir.