Enest Biéler

[CH]

- Les œuvre -

Frontons de l'Hôtel de Ville

Titre:
Les hommes ont divisé le cours du soleil,
déterminé les heures

Technique: Tempera

Année de création: 1922

Localisaton: Avenue de l'Hôtel de Ville 1

Surface: nc

En 1922, sur le fronton est de l’Hôtel de Ville, Ernest Biéler réalise une fresque sur la symbolique du Temps. Des corps de métiers y sont représentés, ainsi que les passions et les différentes étapes de la vie. Au premier plan, deux astrologues manipulent un compas qui symbolise les sciences exactes. De la pointe de l’instrument, ils tracent le parcours de la pensée, le temps et le cycle de la vie. Les astronomes tiennent une place privilégiée dans la composition, rappelant que «le temps est l’image de l’éternité» (Platon). À la gauche des savants se tiennent des dentellières, pour rappeler que la dentellerie fit la renommée de la ville au 18e siècle, bien avant l’horlogerie, d’où l’expression locale: «L’horlogerie est née de la dentelle». À la droite des astrologues, une femme porte une corne d’abondance qui symbolise l’industrie horlogère et son lot de richesse. Des femmes récoltent et transportent les fruits du travail d’un horloger travaillant à l’établi. En arc de cercle, tel un cadran solaire, la partie supérieure de la composition est riche d’une trentaine de personnages représentant chacun une qualité, une passion ou une science.
  • Personnifié par un vieil homme à terre, le «Passé» est pris dans les plis de la robe de «Légende», une belle Celte aux tresses blondes.
  • «Légende» s’incline avec déférence devant l’«Histoire».
  • L’«Histoire», sous les traits d’une femme scribe munie d’une plume et de papier et coiffée d’une couronne de laurier, écrit le grand récit de l’humanité en regardant la «Vérité».
  • La «Vérité» est nue. Le miroir qu’elle porte nous rappelle que la vérité, telle que l’humain la conçoit, peut être subjective car déformée par l’ego et l’anthropocentrisme.
  • Les «Remords» prennent la forme d’une vieille femme qui se mord les doigts, affectée au plus profond de son être en pensant à ses actes et à sa fin proche.
  • Seule l’«Ironie» semble offrir une échappatoire propre à apaiser les souffrances que charrient les remords.
  • La «Douleur», repliée sur elle-même, tient son visage entre ses mains.
  • À peine visible, la «Dissimulation» se cache derrière les deux masques accolés, l’un joyeux, l’autre sévère. Reflets, peut-être, d’un monde à la fois comique et tragique où nous serions condamnés à dissimuler notre «moi».
  • L’«Harmonie» est figurée par une harpiste. Symbole de l’équilibre de la société et de la personnalité, la harpe nécessite un accordage minutieux de ses différentes cordes (matérialité) et la vibration de ces dernières (spiritualité).
  • La «Vigilance» a le regard tourné vers une lampe à l’huile dont elle protège la flamme de la main.
  • La «Vanité» prend l’apparence d’une femme parée de bijoux, à la chevelure et à la robe rousse, couleur du «feu infernal, de la passion et du délire qui consument».
  • La «Générosité» porte le raisin, fruit de la vigne et véritable don de la Terre.
  • Cachée, la «Pauvreté» possède les clefs de l’initiation spirituelle et céleste. Elle constitue le commencement et n’est jamais loin de son opposé, la «Richesse.
  • La «Richesse» matérielle admire le contenu d’un coffre à bijoux
  • La «Justice» porte un bandeau sur les yeux, symbole d’impartialité. Elle tient de la main gauche la balance qui pèse les arguments et trouve l’équilibre. De la main droite, elle serre sur son coeur le glaive qui sanctionne.
  • La «Prudence» tient un sablier, qui mesure le temps tout en le conservant. Conçu pour être retourné, il est «l’image du choix» et, de par l’étroitesse de son goulot, celui de la finesse.
  • Au centre, l’«Invocation» lève les yeux et les mains vers le Ciel.
  • La «Gravité» se voile les yeux d’une main et écarte les tiers de l’autre.
  • Dans une main, la «Discorde» tient le serpent et dans l’autre le fouet.
  • La «Jeunesse» agrippe un paon, symbole du paraître et de la légèreté. Sous sa robe, son corps nu se dévoile.
  • L’«Amitié» y est figurée par deux femmes s’entrelaçant, discrètes et complices.
  • La «Désespérance» forme un porte-voix de ses mains, afin de mieux se faire entendre.
  • Dos tourné, la «Coquetterie» prend soin de sa chevelure et de son élégance.
  • La «Sagesse» a pour compagnon une chouette, emblème d’Athènes et de la philosophie («amour de la sagesse»). L’oiseau nocturne, silencieux et calme, possède une vision claire (la connaissance) malgré la nuit et les ténèbres (l’obscurantisme).
  • À droite de la «Sagesse», deux femmes se dévisagent. Celle au premier plan tient une équerre. (Pour Ernest Biéler, si le compas détermine le temps, l’équerre, quant à elle, «fixe l’espace».) Au second plan, son alliée détient un parchemin et porte un globe (signe de son règne sur la totalité de l’univers).
  • Le «Silence», en posant deux doigts sur sa bouche, veille à ne pas troubler le sommeil du nouveau-né dans les bras de «Maternité».
  • La «Maternité» est entièrement dévouée au fruit de ses entrailles.
  • Auréolée de Lys blanc, symbole de l’innocence et de l’amour pur, la «Virginité» cache pudiquement son visage.
  • En montrant la voûte céleste, L’«Espérance» conduit l’«Avenir»
  • L’«Avenir» est représenté sous la forme d’un enfant à la chevelure fleurie.
Réalisée par Ernest Biéler du 27 juin au 17 août 1922, cette fresque a été restaurée en 1988 par l’atelier M. Stähli, d’Auvernier.

Rue Jehan Droz

- L'artiste -

Onur Dinc

Onur Dinc, simplement connu sous le nom d’Onur, est un artiste suisse avec un héritage turc. Il est actif dans la scène du street art et s’intéresse également au domaine photoréaliste de l’art et des collages.

Onur est né et a grandi à Zuchwil, dans le canton de Soleure, en Suisse, en 1979. Après avoir quitté l’école, il a terminé une formation de peintre, puis un apprentissage de peintre de théâtre à Soleure. Onur a ensuite suivi une formation de graphiste à l’agence de publicité FAVO à Bâle, puis a exercé le métier pendant un an à Berne. En 2007 et 2008, il retourne au théâtre, cette fois à Lucerne. Depuis 2008, il travaille comme peintre indépendant.

Le style reconnaissable d’Onur est créé avec différents matériaux – en plus des outils de peinture classiques, il transforme les rouleaux d’acrylique et expérimente la peinture ultraviolette qui imprime une touche futuriste et unique à ses projets, en particulier ceux à grande échelle qui sont installés dans des lieux publics. L’artiste utilise un jeu impressionnant de nuances de couleurs. Les images sont peintes dans des espaces délimités dans une seule couleur, tout en réussissant à conserver un caractère photoréaliste. Grâce à l’utilisation de mélanges mats et brillants des mêmes tons, une image est créée qui n’émerge dans toute sa splendeur détaillée que lorsqu’elle est frappée par la lumière d’une certaine manière, clignotant lorsque le spectateur passe devant et révélant un contour mystérieux lorsqu’il est vu d’une certaine distance.

En 2013, Onur a créé avec l’artiste suisse Wes21 une grande œuvre au 5 Pointz Building à New York, ce qui lui a donné une énorme publicité. En 2014, il a participé au Richmond Mural Project à Richmond, Vancouver. Il a travaillé avec la société internationale Volvo, réalisant l’une des campagnes publicitaires les plus connues de cette marque. Il a également collaboré avec l’artiste hip-hop allemand Kool Savas, mettant en vedette son art urbain sur les vidéos de Savas.

Dans sa récente série de peintures, l’artiste explore l’impact de la vie quotidienne actuelle et stressante sur la psychologie humaine, dans laquelle il représente des objets comme des feux de signalisation, des carrefours et des sacs à ordures émergeant de la tête d’un homme ordinaire.

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